Biographie-ValerieJean

Zora, Mon amour

« Zora, Mon amour » Biographie

Biographie-ValerieJean

Extraits du livre « Zora, Mon amour »

« Et voici Constantine, la cité phénomène, Constantine l’étrange, gardée comme par un serpent qui se roulerait à ses pieds par le Rhumel, le fantastique Rhumel, fleuve d’enfer roulant au fond d’un abîme rouge, comme si les flammes éternelles l’avaient brûlé. »

GUY DE MAUPASSANT

Préambule

Aujourd’hui quand je regarde mon passé, je sais que je ne suis pas née sous une bonne étoile. J’ai subi beaucoup d’épreuves. Je sais ce que sont la misère, la solitude et les humiliations. J’avais réussi à vivre normalement, à dépasser mes peurs et mes blessures mais depuis que mon mari est mort, toute la souffrance endurée pendant mon enfance remonte à la surface. Je n’arrive plus à oublier.

Malgré tout, je remercie Dieu de m’avoir donné la santé. Je vais avoir 66 ans et je me porte bien. Je n’ai pas choisi d’être orpheline et j’ai vécu avec ce fardeau toute ma vie.

Par ce livre, je veux laisser le témoignage de ma vie à mes enfants pour qu’ils ne fassent pas les mêmes erreurs que moi et qu’ils soient libres.

Je leur souhaite de tout mon cœur une vie réussie sans trop de problèmes et qu’ils l’apprécient à sa juste valeur.

Pour prendre la mesure de ce que j’ai pu vivre, il me faut remonter le temps et replacer mon histoire dans un cadre historique.

Berbère dans l’Algérie française

À la croisée de l’histoire

Constantine n’est pas une ville comme les autres. Elle sait se défendre ! La nature la protège. Elle se situe sur un large rocher, entourée de gorges profondes, reliée au plateau de Mansourah par un pont suspendu qui enjambe l’oued Rammel.

Malgré sa position de défense exceptionnelle, Constantine est conquise par les français en octobre 1837, et devient un état de l’Algérie Française.

Hadj Ahmed Bey après avoir repoussé une première fois l’armée française en 1836, dut s’enfuir ne résistant pas à l’assaut des français. Il continuera le combat dans les Aurès jusqu’en 1848 soit 100 ans avant ma naissance.

La colonisation française se terminera en 1962 avec la guerre d’Algérie, quand j’avais 14 ans, l’âge de mon arrivée en France.

Ces dates sont importantes dans mon histoire car ce que j’ai subi est directement lié à la colonisation et aux brimades qui s’y rapportent. En effet, grandir dans l’Algérie française n’était pas chose facile pour une petite fille berbère sans parent. J’ai grandi sous la coupe de l’administration, sans repère, ballotée entre des institutions, arrachée à mes racines puis coupée définitivement de mon pays natal.

Sans père ni mère, une enfance solitaire

Une petite enfance de misère mais heureuse

Je suis née à Constantine, en Algérie, dans le quartier de Sidi Mabrouk en 1948 à 1 heure du matin.

Je ne connais que très peu de choses de mes parents si ce n’est que ma mère nous a laissés, mon frère Mahmoud et moi, aux soins de ma grand-mère Zora. Nous vivions dans un gourbi à El Bardo, quartier faits de masures insalubres mais, malgré le grand inconfort de notre situation, notre grand-mère nous a toujours entouré de tendresse et prodigué beaucoup d’amour. Je l’appelais d’ailleurs maman.

Je me souviens d’elle, portant une longue robe à fleurs, agrémentée, comme c’était la tradition des femmes de Constantine, d’un foulard recouvrant une sorte de corne qui montait en pyramide sur la tête.

Quelquefois, ma mère nous rendait visite accompagné d’un homme qui la maltraitait : je n’ai jamais su si c’était mon père. Après ses courtes visites, elle repartait ailleurs, sans que je connaisse sa vie en dehors de Constantine.

Avec ma grand-mère j’étais heureuse. Le matin, je m’agrippais à elle. Je la revois me prendre entre ses jambes, me balançant, m’embrassant, me témoignant de l’amour.   Pour les repas elle plaçait un récipient en terre sur le foyer allumé à même le sol, et préparait à manger.

Dans notre logis humide en permanence, nous dormions par terre sur un matelas posé sur le sol dans le froid et la boue. J’ai gardé de cette époque le malaise de la vie de misère et encore aujourd’hui je supporte encore très difficilement de voir des images de taudis qui me rappellent l’inconfort de mon enfance.

Ma grand-mère était pauvre, elle peinait à nous nourrir et pour subvenir à nos besoins elle devait mendier. Quand elle se rendait dans les quartiers riches, elle nous emmenait avec elle. Nous devions traverser le pont suspendu qui coupe Constantine qui à l’époque était en bois. J’ai encore de l’émotion en pensant à ce pont perché au dessus du vide. Qu’est ce que j’avais peur! Mon frère me tirait par le bras pour que j’avance et moi terrorisée, je criais ma peur. Mon frère m’a toujours protégé et malheureusement je n’ai pas pu le protéger à mon tour quand il en a eu besoin.

Arrivés en ville, ma grand-mère s’asseyait dans la rue nous installant assis à ses côtés, elle attendait les oboles qu’on voulait bien lui donner, ce qui journellement nous permettait de survivre. Avec les trois sous qu’elle gagnait, elle allait faire des courses souvent avec mon frère et me laissait dans le jardin, place de la Brèche, au bon soin de personnes qui acceptaient de s’occuper de moi.

Souvent, elle se rendait dans le bâtiment de la DDASS, dirigé par des français. A cette époque, il y avait de nombreux orphelins qu’il fallait placer, victimes d’abandon ou retirés de leurs familles. La misère, les français voulaient l’éradiquer, traquant les maladies infectieuses et l’insalubrité, pensant l’hygiène comme la solution. L’histoire nous montrera bien des années plus tard, que malgré la bonne intention de certains, la colonisation se solda par l’inévitable guerre d’indépendance.

Mais pour l’heure reprenons notre récit.

Dans le hall de la DASS, les gens attendaient, le temps que leurs dossiers soient traités. Il y avait donc beaucoup de passage. On entrait et sortait sans arrêt. C’était pour nous, les enfants l’occasion de jouer et quelquefois des personnes nous donnaient quelque chose à manger. Les employés connaissaient bien ma grand-mère. Un jour, quand j’avais trois ans, quelqu’un s’est aperçu qu’en toussant je crachais du sang. Je fus rapidement examinée et la décision tomba brutalement : on nous a retiré mon frère et moi de la garde de ma grand-mère, nous intégrant dans un orphelinat du jour au lendemain, en faisant croire à ma grand-mère qu’elle pourrait nous voir dès qu’elle le voudrait. Bien sûr il n’en fût rien mais à ce moment là, ni elle ni nous ne le savions.

Cela a été un déchirement pour nous, on nous privait de la seule source d’amour qu’on avait jusqu’alors.

Le lien d’amour arraché par la maladie

Le sanatorium de Bugeaud

Dès que nous avons rejoint l’orphelinat, malgré les promesses de l’administration, il a été très difficile pour ma grand-mère de venir nous voir et quand elle réussissait, elle pleurait pendant sa visite.

L’orphelinat était immense.

Les filles et les garçons étaient séparés mais ils prévoyaient que les frères et sœurs se voient de temps en temps. Mais que pouvais dire à 3 ans ? Je ne voyais donc pas beaucoup mon frère. Je pleurais beaucoup ne comprenant rien à la situation mais inconsciemment je sentais qu’il se passait pour nous des choses graves.
Le directeur de l’établissement, un algérien, très humain, laissait sortir les garçons. Mon frère a pu profiter d’un petit espace de liberté.
Au bout d’un an, le diagnostic de mon état de santé se détériora. J’avais sans doute la tuberculose, une maladie très contagieuse.
Heureusement pour ma santé et malheureusement pour moi, « la campagne internationale contre la tuberculose » lancée par l’OMS et le fond international de secours de l’enfance, après la deuxième guerre mondiale, a permis le développement des soins auprès des enfants algériens. En effet, la progression de la maladie à cause de l’insalubrité des logements faisait des ravages dans la population algérienne.

Je fus donc envoyée au sanatorium de Bugeaud. Il était situé dans les hauteurs du village, aujourd’hui Seraïdi, un très bel endroit : Le panorama était merveilleux partout où le regard se portait, l’horizon offrait des paysages lointains qui rivalisaient de beauté.

Grande bâtisse de béton, à l‘européenne, le lieu malgré sa beauté abritait un personnel extrêmement désagréable. Nous vivions sous la contrainte permanente : pas le droit de bouger, de courir, de jouer…Nous devions rester allongé des heures durant dans notre lit. Pas même la possibilité d’aller à l’école, on ne nous inculquait que des rudiments pour la lecture.

Ma grand-mère ignorait où j’étais et j’ai su bien plus tard qu’elle m’avait cherché partout sans relâche. Elle me manquait terriblement.

Après quatre ans environ, enfin soignée, je suis retournée à l’orphelinat où les surveillants n’étaient pas gentils. Pendant la journée, je fréquentais l’école de Sidi Mabrouk où comme tous les orphelins j’étais le souffre douleur des plus grands. J’étais mal acceptée et on me faisait bien sentir que je ne valais rien. Ainsi, on m’obligeait à tout faire. Après l’école les élèves retrouvaient leur famille et moi…l’orphelinat ! Mais là au moins mon frère et ma grand-mère savaient où j’étais et avec un peu de chance je pouvais quelquefois les voir.

Je n’aimais pas beaucoup l’école. J’avais des difficultés. C’était sans doute le fait d’être séparée de ma grand-mère qui pesait sur mes journées et faute d’avoir reçu l’enseignement des premiers apprentissages scolaires, j’avais des lacunes qui ne me permettaient pas d’être de niveau… Surnommée « tête de mule » on se désespérait de savoir ce qu’on allait faire de moi. J’ai intégré cette peur de mon devenir. Je voyais avec angoisse que je n’avais pas d’issue au contraire des autres filles qui se projetaient dans des métiers. Je finis par penser que mon seul avenir était le sort réservé aux orphelins : celui de servir les autres. J’ai gardé ce sentiment en moi, de n’être capable de rien d’autre. Mais comment pouvais-je apprendre alors que j’étais sans arrêt placée à droite et à gauche sans avoir une place fixe : On ne m’a pas laissé le temps d’évoluer.

Dès l’âge de huit ans, parallèlement à l’école, je suis envoyée au service de très riches français dont le directeur de la DASS pour faire le ménage et les courses. On m’orienta alors vers des cours d’enseignements ménagers comme la couture, la cuisine ou le tricot pour être placée comme domestique dans une famille.

Pendant une courte période, je suis placée à Annaba, nourrie, logée, auprès d’une famille arabe dont le père était très gentil. Ils me considéraient avec respect. Mais c’était trop beau, « Bon Pasteur », un pensionnat me rappela et je dus partir là-bas.

Le calvaire des institutions

L’institut du « Bon Pasteur »

C’était un pensionnat tenu par des religieuses dont certaines étaient bonnes et charitables et d’autres inhumaines nous prenant pour des sauvages. C’était pire qu’une prison, c’était entouré de fils barbelés. Dès que j’avais un moment de liberté, je me réfugiais dans le grand jardin car j’étais solitaire et n’avais pas d’ami. J’étais maltraitée en permanence.

Le lever était à six heures puis il fallait intégrer l’école à huit heures. Mère « des Saints », une des religieuses qui s’occupait de nous était très méchante. Ce n’était pas la peine d’être mariée au Bon Dieu pour être si mauvaise ! Elle prenait un malin plaisir à me frapper et à me pincer ; Elle m’imposait les corvées les plus dures que je faisais sous les insultes. Elle me traitait de fille de fellagahs, les combattants de la résistance qui luttaient pour l’indépendance, alors que je n’étais qu’une pauvre gosse orpheline. N’ayant pas de parents pour me défendre, on pouvait tout se permettre sans aucune crainte.

Très tard, j‘ai fait de l’énurésie. Mère des saints entrait dans ma chambre pendant que je dormais, elle tâtait le drap et s’il était mouillé, elle me jetait en bas du lit sans ménagement, m’attrapant durement, me mettant le drap sur la tête et m’ordonnant de faire vingt fois le tour de la cour. C’est une humiliation que je n’ai jamais oubliée.

Madame G. qui était française était notre professeur. On l’admirait beaucoup. Elle faisait son possible pour que je réussisse mais mon niveau scolaire était trop bas et elle n’a pas pu me faire passer au cours préparatoire. J’étais envieuse de voir les filles repartir dans leur famille. Moi j’étais seule, coupée du fil de l’amour de ma grand-mère.

Tous les matins à 6 h, on devait aller à l’église. On nous habillait bien pour la visite des prêtres pour faire bonne impression. On nous forçait à apprendre le catéchisme. On était deux ou trois à ne pas vouloir suivre cet enseignement alors on nous frappait. Je me suis toujours révoltée contre ça car je savais qu’au fond de moi je n’étais pas chrétienne, que je n’appartenais pas à ce monde. Aujourd’hui encore, je dois avouer que je n’aime pas les bonnes sœurs ni les curés !

Quelquefois on nous emmenait dans le grand parc faisant le tour de la propriété mais je n’avais pas toujours le droit de participer à la promenade ! Au fond de ce parc passait la ligne de chemin de fer mais je n’avais pas l’autorisation de m’aventurer si loin. Ce sont les pensionnaires les plus âgées qui m’ont rapporté que souvent elles voyaient le long de la barrière une femme qui criait mon nom…Beaucoup plus je compris que c’était ma grand-mère.

Après l’école, on m’envoyait travailler à la cuisine avec les religieuses.

Les autres filles m’en faisaient voir. Elle m’envoyait chercher de l’eau à l’extérieur du bâtiment, ce qui me terrorisait car il fallait passer près d’un chien méchant qui mal éduqué, mordait tout mollet qui passait à sa portée. Il s ‘appelait Athos.

Un jour, il m’a pris en chasse. J’ai couru comme j’ai pu et me suis précipitée dans le trou de la source en attendant que le chien s’éloigne. Malheureusement quand je me suis décidée à sortir, il était encore là et m’a sauté dessus me mordant jusqu’au sang. Quand j’ai réussi à me dégager et à rejoindre l’intérieur du bâtiment, je me suis présentée à l’une des sœurs encore terrorisée. Et au lieu de me soigner, elle m’a dit : « c’est le métier qui rentre » et m’a renvoyée à mes activités. Aujourd’hui j’ai encore les traces des morsures dans la chair…

Mère G. était la seule qui était bonne. Quand elle voyait qu’on me maltraitait, elle m’appelait dans son bureau, me disant : « il ne faut pas pleurer, ce que vous subissez Dieu le voit et il vous récompensera… » Mais au jour d’aujourd’hui, il ne m’a toujours pas récompensée ! Mère Geneviève après m’avoir consolé me donnait quelques douceurs qui allégeaient mon quotidien.

On nous avait bien fait comprendre que nous, les indigènes, filles de fellaghas, n’avions pas d’autre avenir que d’être placées dans les familles pour y travailler.

Pendant tout ce temps je n’avais pas de nouvelles de mon frère et de ma grand-mère. J’ai su plus tard, qu’ils ont tout essayé pour venir me voir mais ils n’ont jamais obtenu l’autorisation.

Durant deux ou trois ans, j’ai travaillé dans plusieurs familles pendant la journée, rentrant le soir à « Bon Pasteur » où je participais aux travaux domestiques sous l’œil malveillant de Mère des Saints.

L’Hospice de Skikda

Puis on m’a placée dans un hospice à Skikda, anciennement Philippeville, dont le directeur était très désagréable.

C’était un établissement où séjournaient toutes sortes de personnes : des malades, des aliénés, des personnes âgées…Je devais m’occuper d’eux : faire à manger, le ménage, les changer bref être à leur service. Quelquefois, les familles en visite de ceux qui étaient les plus riches me demandaient de faire des menus travaux de couture mais jamais il ne me payait !

J’y restais dormir le soir après ma journée de travail. Nous étions logées dans un grand dortoir. Là aussi nous n’avions pas le droit de sortir, nous étions enfermées dans un univers qui ne nous permettaient pas de rencontrer les personnes de l’extérieur. Je ne savais pas ce que c’était de me promener dans les rues et de rencontrer d’autres personnes librement…

La seule fois où je me suis senti vivre a été mes vacances en Suisse. Le directeur, me sachant fragile des bronches m’avait permis de faire un séjour là-bas pendant environ un mois. J’en garde un souvenir ébloui !

Parmi le personnel, une femme de ménage très gentille prenait soin de moi. Elle voulait m’adopter. Je me pris à rêver d’avoir une vie meilleure, d’avoir enfin une place dans le cœur d’une famille. Mais la DASS refusa après deux longues années de démarches. La DASS considérait qu’on n’avait pas à se plaindre puisqu’on était nourri et logé !

Dans cet établissement, j’ai beaucoup souffert. Comme je l’ai dit, il y avait des filles, aliénées. Le jeu des certains pensionnaires étaient de choisir une victime parmi les plus jeunes et de les enfermer avec les folles. J’ai encore la terreur en moi de partager la chambre durant tout une nuit d’une femme folle à lier qui se tapait la tête contre les murs, hurlait, s’arrachait les cheveux, faisait des bonds sans raison…Je me réfugiais comme je pouvais dans un coin de la chambre, me faisant toute petite pour l’éviter.

Certaines filles dépravées, privées d’hommes se prêtaient à des jeux sexuels et se rabattaient sur les plus jeunes pour assouvir leurs besoins. Là aussi elle choisissait une fille et l’obligeait à subir des attouchements. On me menaçait par ces mots : « Si tu parles, tu passes à la casserole… » Mais je ne me laissais pas faire : je griffais, je mordais, je me défendais comme je pouvais. Mais refusant de me livrer à leurs pratiques, je subissais régulièrement des représailles douloureuses : je deviens la « tête de turc » des filles internées et de leurs surveillantes à l’esprit malsain. Dans mon malheur, je cherchais refuge auprès des personnes âgées qui me témoignaient des marques de gentillesse. J’ai alors une dizaine d’années et je ne comprends pas ce qui m’arrive. Pourquoi je ne suis pas avec Zora que je sais être encore en vie ? Pourquoi on m’interdit de la voir ?

Après 4 années de calvaire, le directeur un jour me convoqua. Il me dit : « Je ne savais pas ce que tu subissais mais n’étant pas là la nuit, je ne pouvais pas intervenir…Je pense avoir une solution pour toi.» Il m’expliqua alors qu’une famille cherchait une jeune fille pour l’adopter et l’emmener en France, que ce serait une chance pour moi, que je devais y réfléchir.

La DDASS appuyait le dossier d’adoption pensant que cela m’ouvrirait des portes. On me fit miroiter un avenir radieux : tu vas avoir une famille, tu vas aller à l’école, tu vas connaître la France… Cette nouvelle ne me disait rien qui vaille : je ne savais même pas où était la France !!!

En fait je compris qu’on me demandait pas mon avis et que les mon sort était déjà scellé. J’avais 14 ans.

L’espoir de mieux vivre

C’était une famille avec trois enfants. A la suite de cette conversation j’ai été emmenée une journée à Constantine pour que la famille me voie. Comme un animal au zoo, ils m’ont regardée au travers de la vitre d’un bureau. La famille a décidé de me prendre avec elle. On m’a alors ramenée à l’hospice pour me préparer et au passage, on m’a coupé les cheveux sans me demander si je le souhaitais…puis on m’a ramenée de nouveau à l’assistance publique de Constantine pour quelques jours avant de rejoindre la famille dans leur belle maison où je suis restée une dizaine de jours. J’étais intimidée et craintive, je n’osais me manifester de peur d’être maltraitée. Après ça je fus ramenée à l’orphelinat. Je n’avais toujours pas de nouvelles de ma grand-mère et de mon frère et je ne pouvais pas les prévenir de mon départ.

Puis vint l’interminable voyage où je ressasse mes peurs, ne sachant pas où j’allais atterrir ni ce que j’allais devenir.

Une esclave à Paris

Le piège se referme

En 1962, je débarque dans la banlieue parisienne avec A., un riche propriétaire d’hôtel restaurant, celui qui deviendra mon patron. Il me présente à sa femme à sa famille.

Le mot adoption n’est qu’une illusion et je m’en aperçois rapidement. Très vite mes nouveaux «  maîtres » m’assènent les paroles qui me font cruellement sentir la triste réalité que sera désormais mon quotidien : « Nous en avons eu d’autres avant toi, des mauvaises graines, alors prends garde et ne touche surtout pas à nos enfants. »
Le piège se referme.

Monsieur A. m’ordonne de l’appeler « mon oncle » et m’interdit de parler arabe. Le premier jour il me dit : « On te donne trois jours pour te reposer et après tu commences ton travail. »

Mes rêves d’école et d’une vie où je serais choyée s’envolent…

Puis il m’a montré ma chambre qui se situait au premier étage du restaurant, à côté de celle de sa fille. Les parents eux vivaient dans un autre appartement pas loin de là. Le restaurant qu’il tenait avec sa femme était une entreprise familiale.Sa femme était plus compréhensive que M.A C’est elle qui au début me montrait ce que je devais faire.

Dans les premiers temps, je faisais l’entretien de l’appartement et du restaurant et les petites courses à la boutique arabe du coin. Je me levais tôt le matin pour aller chercher le lait, le pain et préparer le petit-déjeuner. Habituée à être maltraitée, je ne cherche pas à comprendre et  je fais ce qu’on me dit.

Ne parlant pas le français et n’étant pas autorisée à parler arabe, je ne parlais à personne et de toute façon, je savais par intuition que je devais rester discrète et me taire. On m’avait prévenu qu’à tout moment je pouvais être renvoyée en Algérie et retrouver l’enfer des institutions de la DDASS.

C’était une petite joie pour moi de voir la vie même si je ne pouvais m’aventurer plus loin que le coin de la rue, en comparaison de  la vie de prison que j’avais eue jusqu’à présent. Mes journées étaient éreintantes mais au fond de moi, je sentais que j’avais une meilleure chance de m’en sortir en restant en France, même si j’avais espéré être scolarisée et qu’il ne fallait pas y compter…

Une vie sous contrôle

Mes journées se succèdent mois après mois au rythme exténuant de mon service, officiant de 5 heures le matin jusqu’à 1 heure le lendemain. Je faisais tout : Le ménage de l’appartement et du restaurant, la mise en place de la salle, la cuisine et le service y compris la semoule et les boulettes pour le couscous ! J’allais aussi chercher les enfants à l’école…

Au début je ne travaillais pas au restaurant puis petit à petit, le patron m’a fait confiance, parlant de mieux en mieux le français j’ai pris du galon et je faisais de plus en plus de choses jusqu’à tout faire  y compris le couscous et les réservations.

Je me souviens quand il m’a chargé de faire le service, au début j’avais peur de parler aux gens et je me cachais le visage ! Puis je me suis habituée et cela est devenu un plaisir de parler aux clients. On ne servait qu’à manger, le restaurant ne faisait pas bar. M.A ne voulait pas des clients qui restent à boire.

Bref pendant des années j’ai fait l’esclave ! Tout cela pour 400 francs par mois ! Et malgré cela on me traitait de « sale bâtarde.» J’encaissait le cœur en miette. Au jour de ma retraite, quand j’ai fait calculer mes droits, j’ai découvert que ces patrons n’avaient déclaré qu’un mi-temps ! Mais ce ne fut pas les seuls…L’hospice de Skiska n’avaient quant à eux rien déclaré du tout, me privant d’une vieillesse décente. Ce fut le prix à payer de n’être rien ni personne.

Malgré cela, contrairement aux institutions, dans cette famille, on ne me maltraitait pas jusqu’au jour même si le fils indélicat avait outrepassé un soir la décence malgré moi. Ma patronne m’apprenait le métier chaque matin puis se retirait dans son appartement. Elle ignorait totalement ce qui se passait après le service. Elle n’imaginait pas un seul instant son fils capable d’un viol Bien sûr, il me promettait de me massacrer si je parlais.

Je n’avais personne à qui me plaindre alors je m’enfermais dans le silence. Qui croirait une pauvre fille sans père ni mère ? Comment survivre si on me jetait à la rue, dans un pays qui n’était pas le mien ? Qui me chercherait, qui me trouverait ?

Une porte vers le monde

Sous étroite surveillance

Le restaurant était réputé pour son couscous, surtout pour les américains. Le jour de fermeture du restaurant était le mercredi. Seul jour de la semaine où je pouvais m’aérer mais toujours en suivant mes patrons, qui ne m’autorisaient pas à sortir seule. Ils m’emmenaient avec eux au cinéma puis ensuite on allait au café de la paix boire un chocolat chaud. C’était un très beau café. C’est là que j’ai mangé le meilleur gâteau de toute ma vie : un gâteau aux noix. Cette routine a duré des années et bien plus tard, quand je commençais à sortir seule, je trouvais toujours un prétexte pour ne pas les accompagner.

Ma solitude me pesait. Le soir je rentrais dans ma chambre et je lisais. Je n’avais rien d’autre à faire. J’aurais bien voulu avoir une amie à qui parler mais la fille du patron ne me parlait pas beaucoup. Pendant deux ans on ne s’est presque pas parlé. Elle se méfiait de moi. De même que moi qui  gardais mes distances de peur qu’elle dise des choses à son père.

L’été, pas question non plus de rester seule, j’étais dans les bagages qui partaient pour l’Algérie pour des vacances. On faisait la traversée pour arriver en Algérie sur de très beaux bateaux avec restaurants, piscine… J’étais émerveillée.

Nous étions dans une très belle villa. C’était magnifique. Souvent je montais au dernier étage et je regardais la ville d’Alger qui s’étendait à mes pieds avec la mosquée, les rues entrelacées, les gens circulant sur les avenues, le marché et ses couleurs éclatantes… J’étais éblouie. Je goûtais ces instants de repos où je n’avais rien à faire, un homme de service se chargeant de tout ce qu’il y avait à faire.

Quelquefois, on m’emmenait à la DDASS pour revoir des filles qui comme moi étaient complètement déboussolées mais surtout pour tenter de retrouver la trace de mon frère. Les filles de l’orphelinat restées en Algérie me disaient qu’elles le rencontraient quelquefois mais sans me donner plus d’informations. Je repartais le cœur brisé dans ma prison dorée. J’allais avec plaisir voir les sœurs qui avaient été bonnes pour moi, espérant revoir aussi des camarades mais d’années en années, je ne voyais que des filles que je ne connaissais pas, les plus vieilles étant parties comme moi.

Ce temps de pause durait deux mois. J’avais la sensation de vivre un peu comme une princesse, comparé à la vie de labeur que j’avais à Paris. D’autant que je m’entendais de mieux en mieux avec la fille du patron même si bien elle avait son petit caractère.

Le premier souffle de liberté

Un jour, la fille du patron lui a demandé que je l’accompagne chez des amis et il a accepté. Ce fut ma première vraie sortie en dehors du restaurant. Ensuite elle m’a proposé de faire les grands magasins. J’étais comme une petite fille, émerveillée de tout ce que je voyais. J’étais heureuse de voir du monde, toutes ces personnes qui allaient et venaient… On a pris le pli de sortir ensemble, toujours avec la permission de son père car seule je n’avais pas le droit de m’absenter. Je me gardais bien de raconter ce qu’on faisait à son père et une petite confiance s’est installée entre nous. Cela m’a engagé à m’ouvrir davantage à elle. J’ai essayé alors de lui poser des questions sur les autres filles orphelines qui étaient venues avant moi. Je voulais savoir ce qu’elles avaient fait pour être renvoyées. Mais S. évitait le sujet et je n’insistais pas.

Elle sortait beaucoup et si au début j’étais heureuse de goûter ces quelques heures de liberté, très vite je me suis aperçue que je n’étais pas à ma place et que je m’ennuyais. Je restais dans mon coin sans que personne ne s’intéresse à moi, ne pouvant pas participer à leurs conversations n’ayant pas vécu grand-chose, à part la boulangerie et le restaurant  ! Ils étaient d’un autre univers que le mien.

Je me rendais compte aussi que je n’étais qu’un bouche trou pour la fille de mon patron : un faire valoir pour montrer sa supériorité sur moi. Elle me trimbalait aussi pour ne pas rester seule, m’obligeant à sortir même quand j’aurai voulu rester tranquille à la maison. Je gardais dans mon cœur toute l’amertume de ma solitude, l’aigreur de ne pas avoir de famille.

Un autre jour, m’enhardissant un peu, un jeune garçon m’aborde dans la rue et me propose d’aller boire un pot à Courbevoie. J’accepte, pensant que c’était le nom d’un autre quartier de ma ville  et qu’il allait me raccompagner après. Nous marchons le long des rues quand je m’aperçois qu’on est très loin de ce que je connais:

– « On est où? » m’écriai-je.

– « À Courbevoie » me dit-il.

J’ai paniqué réalisant que je ne savais pas où j’étais. Je ne voulais pas aller plus loin. Il a fini par me planter là et complètement désemparée j’ai appelé S. pour qu’elle vienne me chercher.

– « Qu’est-ce-que tu fais à Courbevoie ? m’a-t-elle demandé »

– « J’ai marché, marché sans me rendre compte que je m’éloignais  ai-je répondu avec naïveté. »

On est rentré et elle m’a ordonné « Va voir mon père. »

Elle m’a abandonné à mon triste sort alors que je l’ai tant de fois couverte dans ses bêtises ! Il m’a passé un savon et a menacé de me renvoyer. Quant à S., elle m’a sèchement dit après l’engueulade: « Tu restes avec moi quand tu sors. »

Tu parles d’une garantie de tranquillité de sortir avec elle! Un soir on était de sortie, installées à la terrasse d’un restaurant et S. chahutait, parlait fort en se faisant remarquer. La police nous a embarquées croyant qu’on était des prostituées!!! S. a appelé son père pour qu’il nous sorte de ce mauvais pas. À la suite de ça, M. A et sa femme ont parlé longuement avec leur fille sans que je sache ce qu’ils ont dit. Mais par la suite, elle s’est calmée et il n’était plus question pour nous de sortir avec la voiture…

XXX

Épilogue

Une fille de rien

N’être qu’un objet

Orpheline, vous n’êtes rien, vous n’existez pas, pour personne.

Quand vous n’avez pas de famille, vous êtes à la merci des autres. Vous devenez un objet, on peut faire ce qu’on veut de vous physiquement et moralement. Moi je suis venue au monde là où il ne fallait pas.

Il faut comprendre la vulnérabilité effroyable de la situation des enfants abandonnés aux institutions : on ne vous apprend à rien faire d’autre qu’à courber la tête, à servir, à vous taire, à encaisser les coups, les blâmes et les humiliations. Et pire que tout on vous laisse dans une ignorance crasse qui vous empêche de vous aimer, d’avancer, de croire en vous.

J’ai été arrachée de ma seule famille à l’âge de trois ans pour être jetée au gré des circonstances dans des établissements dont la dernière préoccupation est de vous éduquer. Vous devez rembourser par une attitude servile ce que l’Etat fait pour vous, vous nourrir et vous loger. Vous devenez un poids dont il faut se débarrasser mais sans vous apporter les moyens de faire votre vie.

C’était un drame organisé par la DASS : placer des orphelines dans ces familles qui avaient réussi et qui profitaient du système et de notre situation pour s’enrichir encore un peu plus sur notre dos en nous faisant travailler sans rémunération officielle. Seulement l’ouverture d’un livret sur lequel M. A mettait de l’argent, sans qu’on m’explique, sans avoir aucun droit de regard…Et qu’est-ce que j’aurais fait puisque personne ne m’expliquait ?

Dans cette logique quand je suis partie d’Algérie, jeune fille, je ne savais rien de la vie, je ne savais rien de ce qu’une femme doit connaître quand elle est éduquée avec une mère, une sœur, une cousine…une amie.

On ne peut s’imaginer ce que représente la solitude, non pas physique car paradoxalement on ne m’a jamais laissé seule mais psychique. Une solitude effrayante de ne rien partager d’autre que les misères de mon enfermement quand j’étais en institution; une solitude effrayante de ne rien partager de mes sentiments dans ma famille d’adoption puisque je n’existais pas comme un être faite d’intelligence, d’émotions mais comme un objet usuel dont on se servait par intérêt; une solitude effrayante de ne pouvoir me confier à quelqu’un qui pourrait comprendre mes humiliations, mes blessures et mes souffrances puisque j’avais l’épée de Damoclès d’être renvoyée si je me plaignais à quiconque; une solitude effrayante d’avoir perdu à jamais ceux que j’aimais et qui me chérissais: mon frère et ma grand-mère. Non, tout cela on ne peut se l’imaginer ….

 

 

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