« Un cri dans le silence »

Travail réalisé à partir de trois entretiens de Sylvie, une femme voulant éclaircir au travers de son histoire les blocages qui l’empêchaient de trouver la sérénité. Analyse des ses mots et de ses anecdotes afin d’ouvrir le dialogue avec elle même.Le but n’étant pas de faire un texte linéairement construit mais d’étudier les mots, le rythme, le sens de ses propos afin qu’elle en dégage elle même toute la force avec mon accompagnement.Le travail de décryptage et d’analyse du texte retranscrit à partir de l’entretien   du sens des mots, a nécessité 25 heures.

La couverture est la peinture acrylique originale peinte par Nathalie richard nathpaint@gmail.com

EXTRAIT DE SON RÉCIT

 Je suis restée sur l’’idée qu’’au démarrage j’’étais quelqu’’un qui n’’était  pas programmée cela m’’a été dit et ça c’’est plutôt sympa. Je suis la dernière des filles. Quand maman a été  enceinte, c’’était, au départ, plutôt une catastrophe En fait, notre médecin de famille aidait  les femmes à ne pas être emprisonnées dans la maternité. Donc, dans certains cas, il n’’hésitait pas à faire une piqûre aux femmes pour qu’elles puissent avorter naturellement. Ce que je trouve d’’ailleurs très bien.  N’oublions pas qu’à l’époque, en 1963,c’e médecin  était hors la loi. Maman m’’a donc dit qu’’au début de sa grossesse, elle avait eu des injections pour que je ne puisse pas  naître.Et puis et puis et c’’est ce que je trouve formidable, moi je suis restée accrochée et je suis là.

  Le démarrage de ma vie était  assez fort et effectivement cette volonté de vivre est restée ancré en moi. « Je m’accroche à tout prix ». J’ai l’’impression que ma vie se résume  à ça.   C’’était extrêmement  violent parce que  j’avais l’’impression que je grandissais à l’intérieur du ventre de ma mère tout en étant empoisonnée. Quand  je suis née, je ne suis pas née en criant pour me mettre au monde mais je suis née en criant toute l’’horreur du monde. Oui, en naissant j’’ai du crier d’’horreur  de me dire mais pourquoi j’’arrive là ? Qu’est ce que je fais là ?

D’ailleurs le choix de mon prénom  n’est pas anodin. Je crois que ma mère a pensé inconsciemment, au plus profond d’elle même  » c’’est mon bébé  et « s’’il vit » … Sylvie…Je pense qu’’elle a voulu malgré tout que je vive. En tout cas,  je l’’ai vraiment interprété comme ça.

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